NaÏveté des noms, mots....
Rainbow Jiggles
Marylin est apparue dans ma vie au moment où mon tout premier couple conjugal était en plein orage, il y a très longtemps... Elle a fait transition entre cette relation en échec et une vie ultérieure emplie de bonheur. Donc j’ai choisi pour la symboliser l’arc en ciel, qui marque de façon multicolore la transition entre la pluie des larmes et le soleil des rires.
Jiggle « signifie « se trémousser « dans l’une de ses traductions anglaises.
Paloma :
Je regardais la série-télé « Columbo «, avec délectation, car j’aime les vieilles séries cultes. Donc je décidai que mon héros serait lieutenant de police, comme Columbo. Et pour lui trouver son nom, je suis passé de Columbo à Colombe puis de Colombe à Paloma, sa traduction en espagnol. Le Lieutenant Paloma n’a pas de prénom.
«....- Nom, prénom, planète, rôle social...
- Lieutenant Paloma, Terrien, de la Police des Affaires Martiennes, je viens pour un médecin...
- Prénom ?
- Je n’ai pas de prénom...
- Il faut un prénom.
- Heu... Paloma...
- « Paloma Paloma «, alors ?
- Oui, pourquoi pas ?.....
- Vous dites ?
- Rien. Je dis : « OK pour Paloma Paloma «.
«.... - Et vous, quel est votre prénom ? Je ne l’ai vu inscrit nulle part dans votre dossier...
- Je n’ai pas de prénom...
Elle pirouettait, virevoltait, marchait de long en large en fumant. L’odeur du tabac qui grillait avait remplacé celle de la bergamote.
- Ce que ça peut être chiant ces cérémonies... J’ai hâte que ça soit fini... Pas de prénom ? Comment ça se fait ?
- On m’a toujours appelé Paloma...
- Bon alors, on va dire : Paloma.....»
Kilikina :
Kilikina est une petite planète multicolore non répertoriée que Paloma a découverte par hasard en se promenant en vaisseau dans l’espace.
Le mot « kilikina « est d’origine hawaïenne et signifie : « Celle qui marche sur les traces du Christ «. Sur l’unique île de cette planète vit un couple composé de deux personnes mortes sur la Terre depuis très longtemps et qui s’étaient retrouvées à vivre là, ne vieillissant plus à partir de l’âge de leur mort. On dit qu’ils y vivent leur mort éternelle.
L’idée d’immortalité pour ceux qui aimaient beaucoup la vie est glissée ici, d’où la référence à Jésus, qui est ressuscité dans la légende. La référence au titre du livre est également présente, car Jésus se disait fils de Dieu...Et comme l' île sur Kilikina est d’un exotisme tropical, un mot hawaîen me paraissait convenir pour baptiser la planète en question.
«... L’auteur ne se posait jamais le problème de l’après-vie, qui était selon lui un faux problème. Cependant à cause de son deuil il avait forcément une espèce de nostalgie de ses croyances de l’enfance et les avait résolues de façon fictive dans son roman, projection peu consolatrice mais réjouissante dans une histoire imaginaire... «
Rams
On y retrouve assez vite l’anagramme de « mars «. Les Rams sont des êtres nés de l’union d’une Martienne et d’un Terrien, ainsi que leurs descendants terriens.
Même après plusieurs générations de descendance purement terrienne, on continue à être un Rams. Il s’agissait pour moi d’englober à la fois le problème du racisme, de l’exclusion, du rejet de l’autre, de l’incompréhension face à la différence.
Il y a aussi ce petit clin d’oeil à la série-télé « Star Trek «, plus précisément au personnage de Monsieur Spock, né d’un Vulcanien et d’une Terrienne.
Un parfum : le Kakis Gulta Dikis.
«....Elle imprégnait l’endroit où nous nous tenions des fugaces effluves d’un parfum de bergamote, de citron, d’iris et de vanille mêlés...»
De même que Marilyn se parfumait chaque jour au Shalimar, à l’odeur très particulière qui laisse un souvenir olfactif puissant, Rainbow Jiggles s’asperge quotidiennement de Kakis Gulta Dikis.
J’ai choisi le Letton comme langue pour traduire : « Chat « « Lit « « Mare «, et cela donne « Kakis Gulta Dikis «.
Je ne vais pas donner et expliquer ici tous les noms fabriqués, inventés, reconstitués, créés à partir d’une fantaisie de jeux de mots, d’associations sonores, et.c..., que contient « Dieu reconnaitra les Martiens «.... Un savant dosage de mots familiers au lecteur et de jargon imaginaire le conforte dans son envie de « vivre autre chose « et « d’être ailleurs«, et permet de marquer la différence entre l’univers qu’un auteur construit et projette en mots et celui raconté par les autres auteurs,
réjouit par le plaisir ludique de l’invention et la découverte de mots inconnus, dont certains deviennent familiers au fil des pages. Il provoque une sorte de complicité entre le lecteur et l’auteur, l’un proposant, l’autre acceptant la forme de langage donnée.